Mont Bar
Le Mont Bar et sa fameuse tourbière
Ce volcan de type strombolien (un cône tronqué surmonté d’une cuvette) culmine à 1175 mètres, il fait face à un autre volcan, le mont Baury sur les flancs duquel se blottit le village d’Allègre.
La dernière éruption du volcan remonte à environ 790.000 ans. Rassurez vous il n’y a pas eu de victime car à cette époque nos ancêtres vivaient encore en Afrique, c’est seulement il y a 70.000 ans qu’homo sapiens a commencé à quitter ce continent et a colonisé l’Europe il y a environ 45.000 ans. Le mont Bar compte parmi les plus jeunes des volcans du Velay dont l’âge s’échelonne de treize millions à quelques centaines de milliers d’années.
Le Mont Bar est unique en Europe : c’est en effet le seul volcan de type strombolien qui abrite dans son cratère une tourbière. La formation de celle-ci a été favorisée par le creusement d’un drain en 1821 pour assécher le lac qui se trouvait alors dans son cratère.
Le mont Bar comme le mont Baury (2 à 3 millions d’années) appartient à la chaîne du Devès, celle-ci s’étend sur environ 60 kilomètres entre la Loire et l’Allier.
Voici le chemin que l’on emprunte pour se rendre à la tourbière du mont Bar. On remarque à cet endroit que celui-ci a été creusé dans une coulée de pouzzolane noire. Notez également que le couvert végétal est principalement constitué de feuillus et notamment de hêtres.
Afin de protéger ces lieux l’accès est interdit à tout véhicule.
La tourbière
Le mont Bar et sa tourbière comptent parmi leurs hôtes de nombreux animaux.
On a identifié plusieurs espèces de libellules. Les mammifères sont nombreux : renards, martres, écureuils etc…
On aperçoit la tourbière à travers le feuillage.
« Une tourbière c’est bien joli mais ça ne rapporte rien » durent penser les paysans qui décidèrent de la transformer en pâturage. En 1821, ils entreprirent de creuser un drain pour l’assécher.
Creusant et pelletant avec entrain, un ouvrier découvrit un vase de terre cuite qui s’avéra contenir trente trois pièces de monnaies (dont certaines à l’effigie de l’empereur romain Marc-Aurèle (IIème siècle après J-C), un collier, deux bracelets et un lingot, « le tout antique et en or », précise un érudit.
Le trésor est depuis longtemps dispersé, mais l’histoire est authentique. »
Le drain n’est plus entretenu depuis 1940. L’amoncellement de troncs et des débris de végétation ainsi que la lente érosion des bords du canal obstruent celui-ci. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire la tourbière est en train de s’assécher (travaux de recherches récents du CPIE du Velay).
Large de 500 m et profond de 40 m, le cratère du Mont Bar abrite une tourbière qui a remplacé le lac d’autrefois.
Aujourd’hui classée et protégée (zone Natura 2000), cette tourbière présente une flore exceptionnelle tout comme l’ensemble du Mont Bar. Cette végétation spécifique est principalement constituée de fraisiers d’eau, de carex et de sphaignes.
Les sphaignes croissent en hauteur tandis que leurs bases se décomposant mal dans ce milieu acide, s’accumulent, se tassent lentement et forment la tourbe. Amenés par le vent, « semés » dans la tourbe, les pollens demeurent intacts, ils se fossilisent. Ainsi, en sondant la tourbière, on peut connaître l’évolution de la végétation environnante et du climat.
On sait par exemple que, 7.000 ans avant J.-C., les pentes du volcan étaient presque exclusivement recouvertes de noisetiers, ou que le hêtre, un millier d’années avant notre ère, y était encore l’essence dominante.
C’est en ce sens que la tourbière constitue « l’archive de la nature ».
Les sphaignes peuvent retenir jusqu’à trente fois leur poids sec en eau qu’elles absorbent comme des éponges. Elles contribuent à accroître l’acidité du milieu et donc sa capacité de conservation.
Le fraisier d’eau s’accommode d’un sol vaseux et allonge ses rhizomes (tiges souterraines horizontales) qui conquièrent l’eau libre et forment un radeau permettent l’installation de nombreux végétaux.
Le carex est également présent dans la tourbière. Ce n’est pas une herbe graminée ordinaire. Sa tige a une section triangulaire, ses feuilles plus longues que la tige, comportent deux pliures…Attention ça coupe !
En été vous pourrez observer ses fleurs semblables à des épis.
George Sand est venue en visite au mont Bar et à sa tourbière. Elle y aurait collecté des plantes pour compléter son herbier de Nohant.
On raconte que le lac qui existait avant que prenne place la tourbière aurait été le théâtre de joutes nautiques romaines !
Cette légende est reprise par George Sand dans son roman « Jean de la Roche ».
Vidéos sur la tourbière
La tour du mont-Bar
La tour fut édifiée en 1903 par le Service cartographique des Armées (devenu IGN) pour l’établissement des cartes d’État-major : elle servait à élever l’axe optique d’un théodolite, appareil permettant de mesurer les angles, tout en l’affranchissant celui-ci des masques végétaux proches. Elle est creuse pour permettre à l’appareil de se situer sur la verticale d’un repère scellé dans les fondations.
En 1948, elle fut entourée d’un échafaudage permettant de monter au sommet. La partie supérieure a été reconstruite en moellons.
Avec l’utilisation des nouveaux outils de référencement géodésique (GPS, satellites), l’ouvrage a perdu quelque peu de son intérêt et les outrages du temps ont altéré cette construction de briques qui n’est plus entretenue avec le même soin qu’autrefois.
La végétation commençait à prendre le dessus, mais la municipalité, avec l’accord compréhensif des propriétaires concernés, a récemment fait dégager les arbres qui avaient tendance à submerger cet élément du patrimoine auquel les habitants de la commune sont attachés.
Vues aériennes
Pour découvrir le mont Bar
A pied
Vous pouvez faire l’ascension et, là-haut, faire le tour de la tourbière, le tour du cratère ou, encore, aller voir la tour (environ 1h-1h30, sans se presser (de bonnes chaussures sont recommandées).
Départ à côté du Centre George Sand, du Collège, de la gendarmerie,…
Vous pouvez aussi faire le « tour de Bar », à mi-hauteur : c’est une très belle promenade d’environ 5,200km (environ 1h30). Départ de la maison du mont Bar.
Dans un fauteuil ! (ou presque…)
Vous pouvez aussi visiter la maison du mont Bar , magnifique animation interactive en photos et vidéos.
Elle se trouve dans les mêmes locaux que l’Office du Tourisme et que l’agence postale communale.
La maison du Mont Bar propose un parcours ludique et pédagogique qui s’articule autour de 3 thèmes : le volcanisme, la tourbière, la biodiversité et le développement durable.
La découverte de notions scientifiques très abordables passe par la manipulation, le jeu et le partage.
Le sentier de découverte du Mont Bar et de sa tourbière est signalé par des bornes directionnelles et ludiques très attrayantes pour les familles. Quatre panneaux d’interprétation situés sur le pourtour de la tourbière permettent une lecture des différentes composantes du site. Un document de site Natura 2000 avec un quiz associé aux panneaux d’interprétation vous sera remis à la demande.
Mais, attention, pas en 4×4, ni en moto !
En effet, les engins à moteur sont interdits sur l’ensemble du site (sauf véhicules de secours ou d’exploitation forestière).