Chapelle Notre Dame de l’Oratoire
Lettre P sur le plan des fortifications
La chapelle Notre Dame de l’Oratoire à Allègre a été construite en deux temps
En 1547, Jean de Mozac, prieur dans le diocèse d’Evreux, apporta à Allègre son village natal, une statue de Notre Dame de Pitié en bois sculpté polychrome (restaurée en 1892). Cette statue (la Piéta) représente la Vierge Marie recouverte d’un voile de deuil, elle est assise, le visage exprimant tristesse et désespoir tenant dans ses bras le corps son fils mort.
Pour recevoir dignement cette statue (accompagnée de deux autres), Antoine de Mozac, frère de Jean, seigneur du Got et du Chier, riche bourgeois de la ville fit élever un oratoire en forme de niche sur la place principale de la première enceinte du village (actuel Marchédial).
Cette partie correspond au chœur de la chapelle actuelle. La Piéta, était réputée miraculeuse, elle aurait entrainé de nombreuses guérisons.
En 1650, on construisit la nef de la chapelle, sous la direction de la très pieuse marquise d’Allègre Louise de Flaghac, veuve de Christophe II. La porte maintenant murée sur le côté était « la porte de la marquise ». La mesure à grain des seigneurs d’Allègre sert de bénitier. En granit, elle est composée de deux cavités contenant chacune cinq litres d’eau. Autrefois, à Allègre, les paysans promenaient leurs vaches autour de la chapelle pour qu’elles ne « retiennent » pas leur lait. Cette pratique existait encore au début de notre siècle.
A la suite d’un vœu, exaucé par l’intercession de Notre Dame de l’Oratoire lors de la reprise de la ville le 30 octobre 1593, et la fondation pieuse du 11 août 1599 (messe du 8 août en l’honneur du Saint-Esprit, messe du 30 octobre en l’honneur de la Vierge Marie), une procession fut instituée le jour de la fête du Rosaire, de l’église paroissiale à la chapelle. cette procession s’est perpétuée jusqu’à nos jours.
En 1650, les Pénitents blancs obtinrentla faveur de s’installer dans la chapelle pour accomplir leurs cérémonies. Les instruments de la Passion sont conservés à la tribune dont la balustrade de bois date de 1650.
Déclarée bien national à la Révolution, la chapelle fut vendue le 21 février 1807 à Jacques-André Harent qui la céda à la commune en 1811. Destinée par délibération du 5 septembre 1811 à devenir un édifice public, elle fut cependant rendue au culte.
A l’intérieur une litre funèbre de quarante-cinq centimètres de hauteur, semée de seize écussons aux armes des familles nobles d’Allègre fut repeinte à plusieurs reprises ; elle souffre aujourd’hui de l’humidité inhérente à la position topographique de l’édifice.