L’incroyable histoire d’Allègre
Le château flambe…
Le 12 novembre 1698 le marquis, Yves V Tourzel d’Allègre vient de Versailles à Allègre.
Le 15 un grand vent excite le feu. Un incendie se déclare et se propage aux charpentes. La toiture du « pavillon de la tour où sont les papiers communs appelés le Trésor » flambe.
Au son des cloches, cinq cents personnes accourent et font la chaîne.
Le château s’embrase en moins de cinq heures.
Il n’est cependant pas abandonné. Dès janvier 1699 le marquis fait « réparer » les communs puis le château lui-même. Son gendre poursuit les travaux. En vain.
Une desfilles du marquis fait édifier un manoir moderne aux pieds des ruines qu’elle aime, derrière lequel elle projette de grands jardins à la française.
Elle meurt en 1756. Son fils vend le marquisat et les terres d’Allègre qui sont dépecées.
Depuis ? Les intempéries ont raviné les ruines. Les propriétaires ont réutilisé ou vendu les plus belles pierres. Les habitants sont venus puiser dans cette « carrière » qui explique le nombre des pierres de réemploi à Allègre.
Abandonné lui aussi le manoir de la comtesse de Maillebois dont le rez-de-chaussée, décoré de noir et de rouge, servit de salle de justice de Paix après la Révolution.
Il est rasé au début du 19e siècle de même que le portail Nord, la chapelle castrale, la poterne Est et d’autres pièces de la construction du Château.
Patrimoine…
La Potence ? Le mur qui reliait les deux demi-tours pleines de la façade Sud s’est écroulé laissant un grand vide qui fait penser à un immense gibet ou à un portail géant. Miracle, le couronnement de mâchicoulis tréflés est resté en équilibre entre les deux tours !
En 1946, les mâchicoulis ont bien failli tomber, suscitant un grand émoi chez tous les amoureux de notre cité en France comme à l’étranger : l’association des « Amis d’Allègre » était née.
La tradition a nommé ces miraculeux vestiges « La Potence ».
Un peu d’histoire
Aujourd’hui centre de la France, l’Auvergne et le Velay furent longtemps provinces frontières.
Frontière entre les seigneurs du Domaine Royal, ceux d’Aquitaine, de Bourgogne ou de Savoie, etc. Frontière nord-sud (Monts du Forez) des terres de Jean duc de Berry et d’Auvergne, comte de Poitiers.
Pendant les « Guerres de Cent Ans » notre pays fut traversé par « l’Anglais », Gascons, Bretons, « Belges », etc. courant d’Aquitaine en Bourgogne.
Les terres et le château d’Allègre furent une place d’importance sur cette frontière.
Les Tourzel, nouveaux seigneurs d’Allègre bâtirent leur château entre 1393 à 1435 sur le neck volcanique à l’extrémité sud du rebord du cratère du mont Baury au pied duquel était le bourg de Grazac.
Ce fut « une bastille en paquet de chandelles » de 9 tours rapprochées reliées par de solides courtines.
Quelques « nouveautés » militaires furent son couronnement supérieur en terrasse, partout à la même hauteur, sur lequel on déplaçait rapidement hommes et bouches à feu, et des canonnières-archères basses pour les tirs rasants. Influences de la toute récente Bastille de Charles V, frère du duc de Berry, protecteur du nouveau seigneur d’Allègre.
L’ensemble comprenait trois espaces successifs et 23 tours.
Voulez-vous en savoir plus ?
Alegre ou Allègre ?
« Alegre » : gaillard, vif, élevé. Ainsi nomma t’on ce lieu élevé, ensoleillé et venté du Velay. Les terres d’Allègre s’étendent entre 1000 et 1100 m sur quatre volcans : Mont-Bar, Mont-Baury, Montchaud, Ringue.
On écrit Alegre pour la première famille et Allègre pour la cité. Le nom de la famille (de alegrio), s’est fixé au 12e siècle, en latin, sans accent sur le e. Le nom du village ne s’est stabilisé que bien plus tard, progressivement, avec deux L et un accent.
Leurs écus
La première famille d’Alègre avait élevé ses terres au rang de seconde baronnie vellave et blasonnait « de gueules, semé de fleurs-de-lis d’or ».
La baronnie d’Allègre échoit aux chevaliers de Tourzel qui portaient « de gueules, à une tour crénelée d’argent, ajourée et maçonnée de sable ».
Tel est l’écu du gisant en marbre d’Yves II mort en 1512. Tel était encore le sceau du dernier marquis d’Allègre au début du 19e siècle.
De 1525 à 1527 apparaît le nouvel écu de Gabriel, baron puis marquis d’Allègre, bailli de Caen : « de gueules, à une tour d’argent, crénelée de cinq pièces, ajourée et maçonnée de sable, accostée de six fleurs-de-lis d’or en deux pals ». On trouve cinq fleurs-de-lis en 1526, six « en orle » autour de la tour et six en deux pals de trois en 1527.
Telles sont les armes portées à Allègre de nos jours. Disposition inchangée depuis 1527 ? Pas du tout. Un exemple au milieu du 17e s : Marguerite d’Alegre, épouse de Charles Emmanuel Lascaris d’Urfé, fait représenter les fleurs-de-lis en orle à la Batie d’Urfé où vous pouvez les voir.
Des d’Alegre aux Tourzel d’Allègre
Les d’Alegre, chevaliers puis barons, sont connus sur ces lieux dès 1122 (Antoinette d’Alegre) et leur filiation établie depuis 1220.
Eustache lie sa baronnie Vellave à l’Auvergne en menant en 1321 un long procès contre la sénéchaussée de Beaucaire qui voulait la tenir attachée au Languedoc.
Ces premiers d’Alegre s’éteignent en août 1361 avec Armand IV tué lors d’une razzia de Thomas de la Marche ou par les « routiers » de Seguin de Badefol, la « compagnie à Margot ». « Routiers », du Latin rutta, est le nom, devenu péjoratif vers 1350-1370, des « Tard Venus », compagnies tantôt mobilisées, tantôt congédiées sans solde pendant les Guerres de Cent Ans, et qui pillaient les excellentes récoltes du Velay de ces années-là.
Le bourg de Grazac fut ruiné, mais la forteresse des Alegre assiégée en 1361 et en 1365 ne fut jamais prise.
La veuve d’Armand IV et son neveu se disputent alors la baronnie. Le duc de Berry tranche en y plaçant Morinot de Tourzel, un de ses deux principaux favoris.
Demi frère de Charles V et oncle de Charles VI, rapace notoire et esthète reconnu, Berry conforte ses domaines en plaçant ses affidés le long de ses frontières.
La nouvelle famille venue de Tourzel-Ronzières (Puy de Dôme) écarte ses rivaux de 1385 à 1393, puis bâtit sa «bastille » et ses enceintes.
Dès lors le château et la ville appartiennent à ces puissants chevaliers de Tourzel, Champeix, Orcival, Saint-Floret, Chaledeuf, Cunlhat, Viverols, Baffie, Ambert, etc. dont la « capitale » était Vodable, et qui deviendront les Tourzel d’Allègre.
Tandis que son père est capitaine de Nonette, Morinot de Tourzel refond Allègre. Son fils Yves 1er reçoit Charles VII en janvier 1425. Pierre laisse sa vie dans la boue d’Azincourt. Autorisés et confirmés par Yves (1435) et son fils Jacques (1463 et 1484), les huit Hôtels du XVe s sont bâtis dès 1435, quatre ans après la mort de Jeanne d’Arc. Bertrand, sire de Busset, marie ses filles à deux branches des Bourbon.
Yves II, beau frère du maréchal de La Palisse et compagnon de Bayard, est tué, ainsi que ses fils, en 1512, en Italie.
Gabriel reçoit François 1er en 1532 à Caen, dont il est gouverneur, puis à Allègre en 1533. Il ajoute les fleurs-de-lis d’or à la tour d’argent des Tourzel.
Yves III créé marquis par Henri III en 1576, sera poignardé dans le château en 1577 par ses assassins déguisés en damoiselles…
Les heures noires
Aux 16 et 17e siècles les Tourzel d’Allègre s’entre-tuent quand la France s’entre-égorge en guerre civile et de religion.
On se passe au fil de l’épée à Paris. On se canonne à Blainville, en Normandie. En Île de France, Christophe assassine Montmorency. Yves IV est massacré avec sa maîtresse, la mère de Gabrielle d’Estrées, en 1592, à Issoire dont il était gouverneur.
Anne devient la dernière comtesse de Laval, veuve de Guy XIX Coligny.
On fréquente Agnès de Langeac et François de Sales.
Seigneurs de Viverols et de Beauvoir, la branche cadette de Christophe 1er se détache de la maison mère en 1530.
Triomphe et fin de règne
Les Tourzel d’Allègre croient culminer par de coûteux mariages à des fils de Colbert et de Louvois. Mais c’est leur fin qui approche avec Yves V, marquis et maréchal de France, gouverneur de Metz. A Versailles où elles demeurent, son épouse et ses filles se rendent célèbres par leurs prétentions fantaisistes ruineuses que la mauvaise foi de Saint-Simon ne rate pas. Meilleur chef de guerre que maréchal de France, Yves V est stupidement mouillé au château de Sceaux dans la « Conspiration de Cellamare » et aura contribué au désespoir des Bretons du marquis de Pontcallec.
Sa fille Marie Emmanuelle, maréchale de Maillebois, continue la descendance.
En 1791, la duchesse de Tourzel, Louise Elisabeth de Croy d’Havré, sera de la fuite à Varennes sous le nom de « baronne de Koorf » par attachement à Marie Antoinette et au petit Louis XVII dont elle est la gouvernante. La duchesse, et sa fille Pauline, épouse du comte de Béarn, futur grand chambellan de Napoléon 1er, suivront Marie Antoinette et Louis XVI en prison avec la princesse de Lamballe mais échapperont à la guillotine et rédigeront leurs mémoires.
Si vous le souhaitez, les Amis d’Allègre vous en disent plus sur leur site : www.amis-allegre.org
Baptiste Marcet naît au Puy en 1883 dans une famille originaire d’Allègre où, après le décès de sa mère en 1889, il est élevé par son oncle, Victor Coudert, qui exerçait la profession de boulanger. Victor Coudert fut également maire de 1896 à 1900 ; il avait battu Emmanuel Grellet de la Deyte au terme d’une élection disputée qui avait opposé les « rouges » aux « blancs » dans un climat passionnel, mais où, également, des considérations locales avaient joué un rôle certain : ne dit-on pas que l’une des causes de l’échec du Baron fut sa décision de planter le communal situé au sommet de Baury où, jusque là, les nombreux habitants de la commune dépourvus de terres venaient faire pacager leur maigre bétail ?
L’enfant Baptiste Marcet apprend à se mesurer aux combats de la vie : il fréquente l’une des deux écoles qui se disputent alors l’éducation des enfants, l’école publique dans son casoù il l’élève du maître d’école Fournier ; d’ailleurs, il sera reçu premier du canton au certificat d’études primaires, ce qui lui vaut la remise d’un écu d’or par le député Charles Dupuy en personne. Pendant les vacances scolaires, il est placé chez des agriculteurs où lui sont confiés des travaux annexes de la ferme, la garde des troupeaux en l’occurrence. L’influence de son oncle, qui était radical, éveille sa conscience sociale : dans sa boulangerie, celui-ci avait supprimé le travail de nuit des ouvriers, ce qui lui avait valu une certaine renommée. Baptiste Marcet commence à se frotter au monde du travail comme porteur d’eau sur le chantier de construction de la voie de chemin de fer ; il donne aussi un coup de main au secrétaire de mairie et il répare les serrures.
En 1899, il quitte Allègre pour partir en apprentissage chez un autre oncle, forgeron à Saint Rambert-sur-Loire. A partir de là, il va se consacrer à sa vie professionnelle, puis à ses engagements politiques et syndicaux qui aboutiront à la création de la Fédération des Mutilés du Travail.
A la fin de sa vie, malade, Baptiste Marcet, qui habite à Terrenoire, se rapproche de sa fille Elise, née en 1914, qui réside à Allègre où son époux est percepteur. Il est hospitalisé à Allègre et décède le 10 mai 1964.Venus de tous les départements, avec leurs drapeaux, les Mutilés du Travail lui font de grandioses et émouvantes funérailles auxquelles assistent 3 000 personnes.Son gendre, André Preynet, aujourd’hui âgé de 94 ans, qui, après Allègre, fut receveur municipal à Saint-Etienne, possède toujours une maison chemin de la Source.
Le 16 avril 1967, la commune et la Fédération des Mutilés du Travail rendent hommage à l’action de Baptiste Marcet en érigeant, à proximité de la mairie, une stèle à son effigie, devant laquelle, depuis près de 50 ans, viennent régulièrement se recueillir des délégations d’associations de mutilés du travail et d’accidentés de la vie en provenance de toute la France. En 1974, la commune honore sa mémoire en donnant son nom à la « montée des Côtes » où est érigée la stèle. C’est dire si le souvenir de Baptiste Marcet, homme exceptionnel, est demeuré vif à ce jour.
JLF 20 05 2011
Allègre est fière d’être la commune de naissance de Germaine Tillion,
ethnologue, déportée et résistante
Germaine Tillion (1907-2008) est née à Allègre le 30 mai 1907, où son père fut juge de paix de 1903 à 1917.
Il semble qu’elle soit née dans l’immeuble de l’ancienne gendarmerie, situé au 27 de la rue du Mont-Bar ; en tous cas, en 1911, la famille Tillion est recensée comme habitant au deuxième étage de cet immeuble réaménagé vers 1901-1902 et qui abritait alors le logement de quatre gendarmes de la brigade d’Allègre. Cet immeuble fut ensuite vendu, en 1927, au département qui le réunit à l’immeuble voisin et le restructura pour lui donner l’aspect qu’il a gardé jusqu’à la fin du vingtième siècle.
Germaine Tillion vit à Allègre jusqu’en 1914, date à laquelle elle part pour suivre sa scolarité au Lycée Jeanne d’Arc, à Clermont-Ferrand, puis à la Sorbonne. Depuis, elle n’est revenue qu’une seule fois à Allègre et les souvenirs qu’elle garde de sa vie dans notre commune ont, en partie, été effacés par le temps (presque un siècle !) : des souvenirs de neige, son père allant chercher des branches de sapin pour faire une crèche, des souvenirs de Noël ou de la Fête-Dieu, avec ses décors de fleurs et les draps étendus aux fenêtres, de grands marchés, une foire où se louaient des employés de ferme (pour la Saint-Jean ?), la messe du dimanche suivie de l’achat d’un saint-honoré à la pâtisserie Perrin ; le pâtissier, qui tenait également un débit de boissons, sortant un phonographe que l’on entendait de très loin.
Avant-guerre, Germaine Tillion travaille sur les populations nomades berbérophones sous la direction de Marcel Mauss et de Louis Massignon, ce qui l’amène à se rendre fréquemment dans les Aurès qu’elle parcourt à cheval, souvent seule, et parlant le chaouïa.
Dès le discours de capitulation du maréchal Pétain, le 17 juin 1940, elle rentre en résistance avec ses amis du musée de l’Homme avec lesquels elle formera ce qui sera dénommé plus tard « réseau du musée de l’Homme ». Dénoncée en 1942, par un agent double, elle est déportée à Ravensbrück. Même dans les conditions de vie atroces qui régnaient dans ce camp, elle continue son travail d’ethnologue, observant et essayant de comprendre ce qui avait pu faire naître de tels comportements. Très tôt après sa libération, elle poursuivra cette entreprise, tout en essayant de conserver la mémoire de cette tragédie ; cela l’amènera à élargir son étude à tout l’univers concentrationnaire, y intégrant, dès 1949, la dénonciation des camps soviétiques.
Puis elle revient à l’ethnologie, qu’elle exerce aussi bien de manière spéculative au CNRS et à l’Ecole pratique des Hautes études que de manière concrète quand Jacques Soustelle, un ancien du musée de l’Homme, lui aussi, l’appelle à rejoindre son cabinet de gouverneur général de l’Algérie. Là, dans des circonstances agitées, son amour pour l’Algérie ne se dément pas ; elle milite pour la paix, dénonce l’usage de la torture, tout en restant fidèle à sa patrie et en refusant notamment de s’associer aux appels à l’insoumission : elle crée les centres sociaux destinés à venir en aide aux populations musulmanes ; au moment de la bataille d’Alger, elle rencontre, en pleine Casbah, les chefs nationalistes, Ali la pointe et Yacef Saadi, avec lesquels elle négocie une trêve des attentats qui ne résistera pas au fol engrenage de violence qui caractérise cette guerre ; enfin, elle a l’occasion de constater la situation des détenus et, à son retour, sera à l’origine de l’enseignement dans les prisons. Bien évidemment, ce qu’elle voit en Algérie la préoccupe et elle essaye de sensibiliser ceux des hommes politiques dont, en raison des liens tissés dans la Résistance et la déportation, elle est la plus proche : André Boulloche, Edmond Michelet et, surtout, le général de Gaulle qu’elle rencontre à plusieurs reprises avant son retour au pouvoir, en 1958 ; on sait que les historiens eux-mêmes débattent, encore aujourd’hui, de ce qui a fait évoluer le général de Gaulle sur cette affaire, mais il n’est pas interdit de penser que ces rencontres y ont contribué quelque peu. Sa vie est toujours un combat incessant contre l’esclavage et pour l’émancipation des femmes méditerranéennes, contre la pauvreté, la torture et la peine de mort.
Germaine Tillion m’a reçu à deux reprises, en tant que maire d’Allègre, dans son appartement de Saint-Mandé, face au bois de Vincennes. Ce qui m’a frappé, au cours de ces entretiens, ce sont, outre sa grande courtoisie et son extrême disponibilité, une empathie profonde pour l’espèce humaine. Jusqu’à ce jour, et même dans son grand âge, elle est restée attentive au monde, n’hésitant pas à faire entendre sa voix dans les grands combats pour l’Homme. Sans avoir jamais eu de rôle politique actif, sans avoir jamais été féministe, Germaine Tillion est l’une des grandes consciences et des grandes femmes de notre temps.
Dans le souci de lui rendre hommage et dans l’espoir qu’elle serve d’exemple pour les générations futures, la commune d’Allègre a donné son nom à une rue, en 1999, et s’est associée, en 2003, à l’hommage qui lui a été rendu par le Théâtre de l’Echappée sous la forme de la création, au Centre Georges Sand, de la pièce de thêatre « le Jardin imparfait ».
J.-L. FRAISSE 2007
« Une grande dame au Panthéon », écrivez-vous
C’est vrai que c’est un motif de fierté pour notre commune, et aussi un moyen de mieux la faire connaître.
La famille n’était pas d’Allègre et avait quitté la commune à la fin de la Guerre. Germaine Tillion, elle-même, n’y est revenue qu’une fois ; elle avait acquis une résidence secondaire en Bretagne où elle avait choisi de se fixer. Ceci explique sans doute qu’elle était peu connue à Allègre et qu’au conseil d’administration du collège, en 1999, ma proposition de donner à celui-ci le nom de Germaine Tillion n’avait recueilli que deux voix… Ensuite, nous avons donné son nom à une rue et à la médiathèque ; grâce, également, au travail qu’a fait le Théâtre de l’Échappée à Allègre et au Puy-en-Velay, en septembre 2003, elle est mieux connue.
En 1996, la connaissant et l’admirant depuis longtemps (sans savoir, au début, qu’elle était née à Allègre), j’avais invoqué ma qualité de maire d’Allègre pour solliciter un entretien de sa part. Elle m’avait reçu à deux reprises, la deuxième fois en 2000 en compagnie de mon épouse, dans son appartement situé en bordure du bois de Vincennes, à Paris.
A chaque fois, elle l’avait fait longuement, avec beaucoup de disponibilité, d’ouverture d’esprit et de sympathie. Je l’avais interrogée sur son enfance à Allègre, mais aussi sur son passé d’ethnologue, de résistante et de déportée, sur l’histoire du 20ème siècle, sur la question algérienne et sur la politique que le général de Gaulle entendait mener à son retour au pouvoir en 1958. J’ai fait le récit de ces rencontres dans l’ouvrage que j’ai publié il y a quelques années.
En avril 2008, pensant qu’il convenait que sa commune natale soit représentée pour rendre hommage à l’un de ses enfants les plus remarquables, je m’étais rendu à son enterrement, qui avait été ordonnancé par Stéphane Hessel ; j’y avais rencontré, entre autres, et pu converser avec Raymond Aubrac, grand résistant, et Yacef Saadi, nationaliste algérien, qui fut l’un des principaux acteurs de la bataille d’Alger, deux amis de Germaine Tillion.
Ce qui m’avait frappé au cours de nos entretiens, c’était sa sollicitude, sa volonté de comprendre et son extraordinaire empathie vis-à-vis du monde, des hommes et de leurs cultures. Ce fut aussi une grande intellectuelle qui ne se contenta pas de théoriser, mais su joindre l’action à sa réflexion et à ses connaissances : en tant qu’ethnologue en séjournant longuement dans les Aurès pour étudier les Chaouias, en s’engageant dans la Résistance, pendant la Guerre d’Algérie en essayant de sortir la population colonisée de sa misère en créant les centres sociaux, en créant l’enseignement dans les prisons, jusqu’à son grand âge, en 1995, lorsqu’elle participa à la défense des sans-papiers Maliens réfugiés dans l’église Saint-Bernard, à Paris.
Depuis hier matin, j’ai été sollicité par la plupart des médias régionaux, pour parler d’elle.
Je suis heureux que cette décision du président de la République permette de mettre en lumière les qualités extraordinaires dont Germaine Tillion a fait preuve tout au long de sa vie et contribue à rendre les habitants d’Allègre fiers d’être les concitoyens de cette « grande dame ».
J.-L. FRAISSE 02 2014
Le 6 août 2011, à l’occasion de la dénomination d’un certain nombre de rues, était organisée, à Fonteline, une manifestation pour célébrer la mémoire de personnalités qui ont bien servi leur pays, que ce soit l’Etat ou la commune d’Allègre, et auxquelles le conseil municipal a considéré qu’il convenait rendre hommage de manière symbolique, mais bien réelle. Il a considéré que c’était aussi une façon de perpétuer leur souvenir et de les donner en référence, sinon en modèle, pour l’édification des générations futures.
Voici le portrait qu’en a dressé le maire, Jean-Luc Fraisse, maire d’Allègre.
Marie CHOSSEGROS 1894 (Allègre) – 1998 (69 Vourles)
Clodomir CHOSSEGROS 1896 (Allègre) – 1986 (Allègre)
- Marie Besson suit sa scolarité à l’école primaire d’Allègre, puis au Lycée de jeunes filles du Puy où elle obtient le Brevet supérieur (équivalent du 1er bac). Elle rentre à l’école normale du Puy. A la sortie, elle est nommée à Varennes, de Monlet, où elle passe toute la 1ère Guerre mondiale.
En 1918, elle est nommée à Allègre, où elle restera en fonction jusqu’à la date de sa retraite, en 1951.
C’était une littéraire, une grammairienne distinguée et une passionnée d’histoire.
Elle fut, pendant de nombreuses années, la correspondante locale de L’Auvergnat de Paris.
- Clodomir Chossegros, lui, était né au village de Besses, où il va à l’école primaire, avant de rentrer au Cours complémentaire d’Allègre.
Reçu à l’Ecole normale du Puy, il est appelé sous les drapeaux et mobilisé au sein du 86e RI. Téléphoniste, après chaque combat, il parcourt les lignes, un rouleau de fil électrique sur le dos, pour rétablir les liaisons. Il participe notamment aux batailles de Verdun et du fort de Douaumont. Il obtiendra la Croix de guerre avec étoile et 3 citations. Bien plus tard, il refusera la Légion d’Honneur.
A son retour de la Guerre, il suit sa formation d’instituteur. Il est nommé à Allègre où il fera tout sa carrière, jusqu’en 1951, en tant que professeur de mathématiques et physique ; il participera aussi à l’enseignement agricole.
C’était, lui, plutôt un scientifique, mais d’une curiosité encyclopédique qui l’amenait à s’intéresser aussi bien à la botanique qu’à l’astronomie ou à la philosophie.
Il fut conseiller municipal de 1944 à 1953, et 1er adjoint à partir de 1945 (municipalité Marius Borie) et observateur local de la météo pendant un demi siècle.
Tous deux contribuèrent largement à l’excellence de la formation dispensée au Cours complémentaire d’Allègre, qui se traduisait régulièrement par des succès au concours d’entrée à l’Ecole normale.
On retient d’eux la droiture, la rigueur, la générosité, la passion pour leur métier.
Marie et Clodomir Chossegrosont laissé un fort souvenir chez beaucoup d’habitants d’Allègre, tant chez leurs anciens élèves que parmi ceux qui, n’ayant pas eu la chance de les avoir comme instituteurs, ont pu apprécier la dignité et l’élévation morale de ce couple.
Emmanuel DIOUDONNAT 1905 (Allègre) – 1979 (94 Les Lilas)
Ancien maire-adjoint, mais aussi ingénieur et ancien prisonnier
- Ecole primaire à Allègre
Etudes secondaires au Pensionnat Notre-Dame de France, au Puy.
Préparation au concours d’entrée aux Grandes écoles et admission à l’Ecole des Travaux publics de Paris. Il devient ingénieur des Travaux publics de l’Etat et occupe son premier poste dans l’administration des Ponts et Chaussées à Saint-Paulien où il réalise, notamment, la construction de la route de Saint-Paulien à Saint-Vincent.
Après la Guerre, sa carrière se déroule au ministère des Travaux publics où il délégué à la SNCF, en charge, notamment, de la région Est.
- Mobilisé en 1939, en tant que capitaine du Génie, il est fait prisonnier et séjourne en Oflag à compter de 1940 où il connaît, comme d’autres, l’atmosphère de phalanstère de certains Oflag: pour tuer le temps, les prisonniers se dispensaient mutuellement des cours, chacun dans sa spécialité: le latin, le grec, le droit. Ca, c’était le côté agréable, qu’il évoquait. Mais ce qu’il ne rappelait jamais, c’était la dureté de la condition de prisonnier marquée par la faim et le froid.
Libéré par les Soviétiques, il est, en 1945, l’un des derniers prisonniers à être rentrés à Allègre, après un détour par Moscou.
Il fut décoré de la Légion d’honneur à titre militaire et nommé commandeur de l’ordre du Mérite militaire (décoration réservée aux réservistes, remplacée en 1963 par l’Ordre national du Mérite).
- Adjoint au maire
Conseiller municipal de 1965 à 1971 ; maire-adjoint de 1971 à 1977.
On garde de lui le souvenir d’un homme extrêmement droit, un peu réservé ; très discret sur sa vie.
Il était très attaché à l’exercice de son mandat (nous en avons les traces ds les archives de la mairie) et à sa commune de naissance : il l’a défendue, a essayé de mettre son expérience à son service pour la faire vivre.
Emmanuel Dioudonnat a laissé le souvenir d’un homme extrêmement droit, un peu réservé, et très discret sur sa vie.
Il était très attaché à l’exercice de son mandat et à sa commune de naissance : il l’a défendue et essayé de mettre son expérience à son service pour la faire vivre.
Adrien Faure 1923 (Saint-Jeure) – 2008 (69 Pierre-Bénite)
Instituteur public ; directeur du Collège
Adrien Faure est un pur produit de la méritocratie républicaine : né en 1923 dans une famille d’agriculteurs, il suit l’école primaire dans son village natal, à Saint-Jeure, puis il va au Cours complémentaire d’Yssingeaux où il prépare le concours de l’Ecole normale du Puy, dont il sort en 1945 pour occuper son premier poste à Valprivat.
Ensuite, il est nommé à Sembadel-bourg, puis la direction du Cours complémentaire d’Allègre (1955-1971).
Dans ce poste, tout est à faire : le directeur pourvoit à tout, y compris à l’intendance, au sens propre du terme ; son épouse est la mère nourricière et l’intendante bénévole de l’école. Il donne là sa pleine mesure.
Son 1er combat, c’est pour la construction d’un Collège d’enseignement général à Allègre, et non pas ailleurs. Ce fut un grand, un beau combat dont le point d’orgue fut la manifestation qu’il organisa, le 29 avril 1964, dans la cours du CC avec le slogan suivant : « Une école vétuste, c’est un pays qui se meurt. Le Groupe scolaire d’Allègre, c’est le pays qui prospère ».
On ne dira jamais assez la chance exceptionnelle que constitue depuis la présence de cet établissement sur notre territoire. Et cette chance, nous la devons à lui, et à quelques autres…, mais surtout à lui.
C’est un ardent militant politique et syndical qui défend vigoureusement l’école laïque au moment où est votée la loi Debré.
C’est aussi un meneur d’hommes qui donne sa pleine mesure dans le monde associatif : à la présidence de l’Amicale laïque, il fait merveille, entraînant de larges couches de la population dans l’organisation des fêtes et manifestations, (kermesses, bals, etc.).
Il avait exercé, même si ce fut pour un temps très court, un mandat de conseiller municipal, ce qui supposait une élection (en 1971) qui témoignait, malgré le climat politique de l’époque, du rayonnement de sa personnalité et d’une action remarquable au sein de notre commune.
Mais, les circonstances voulurent que ce mandat fut de courte durée : il est parfois des promotions qui cachent des sanctions : en 1971, il est nommé directeur à Langeac et, en 1972, il est définitivement écarté du département puisque le ministère le nomme à Nogent-sur-Seine, ce que lui et son épouse vécurent comme un véritable déracinement.
En 1975, il est nommé au collège de Pierre-Bénite et, en 1978, il fait valoir ses droits à la retraite.
Il mettra à profit celle-ci pour écrire un ouvrage consacré à « Jules Vallès et la Haute-Loire », paru en 1994.
Henri GALLAUD 1909 (63 Jumeaux) – 2010 (Langeac)
Médecin et résistant
- Médecin
Après ses études de médecine à Clermont, puis à Toulouse, il est médecin pendant 45 ans, soit de 1935 à 1980, dont 19 ans à Allègre (1935-1954).
A cette époque, les conditions d’exercice de la médecine étaient loin d’être ce qu’elles sont devenues : on faisait rarement appel au médecin : il fallait que les circonstances soient graves : il fallait répondre immédiatement ; il n’existait ni antibiotiques, ni pénicilline ; il n’y avait pas de sécurité sociale ; et les déplacements se faisaient en voiture, en moto, en cyclomoteur, en train, en gazogène, en traîneau, à ski ou…, tout simplement, à pied.
- Résistant
Mobilisé en 1939, fait prisonnier en 1940 et libéré, cette même année, en tant que médecin, en vertu des Conventions de Genève, le Dr Gallaud rentre à Allègre où il reprend son activité professionnelle.
Ses sympathies sont connues et lui valent de recevoir, pour leur dispenser des soins, des membres réfractaires du STO présents dans les maquis du secteur de La Chapelle-Bertin, Saint-Pal-de-Murs, camp Wodli ou autres.
Il est de plus en plus fréquemment sollicité jusqu’à soigner les blessés des combats de Bourbouilloux du 20 juin 1944 qui furent ramenés et cachés à l’hôpital d’Allègre, avant de devoir fuir à Bar, pour deux d’entre eux ou d’être, pour un troisième, tant bien que mal, maquillé pour passer inaperçu parmi les malades, à l’approche des Allemands. Pour un quatrième, la blessure étant plus grave, il fallut organiser un transfert au Puy qui était périlleux et qui le fut effectivement : en effet, le gazogène conduit par le docteur, accompagné de la Sœur Bénédicte, rencontra, en haut de l’Ermitage, un barrage allemand qui contrôla les papiers des occupants du gazogène, à l’aller, et le fouilla, au retour, alors que le blessé n’y était plus ! Si cela avait été l’inverse, ils auraient
vraisemblablement été déportés et leur passager fusillé !
Il a obtenu, en 1954, la Médaille de la France libérée et, en 2004, la Légion d’Honneur (chevalier).
J’ai personnellement rencontré le Dr Gallaud en 2006, alors qu’il avait 96 ans. Je voulais l’interroger sur la vie d’un médecin de campagne et sur la vie à Allègre avant-guerre, ainsi que sur sa participation à la Résistance.
De 9 heures du matin à 4 heures de l’après-midi, nous avons évoqué toute sa vie. J’ai été frappé par sa vivacité d’esprit et par un esprit curieux, tout entier tourné vers l’avenir, et aussi par une mémoire, rare chez une personne de cet âge. Il se souvenait de tout, citait les noms des personnes et les dates sans aucune hésitation, alors qu’il avait quitté Allègre depuis 52 ans !
Henri Gallaud fut un homme très apprécié à Allègre, dont se souviennent encore les plus anciens.
Le conseil municipal a estimé que son dévouement en tant que médecin de campagne, sa participation à la Résistance, son rayonnement personnel méritaient que son souvenir demeure un exemple vivace pour les générations futures.
Renée ROZIER 1920 (Bellevue-la-Montagne) – 2007 (92 Neuilly-sur-Seine)
Résistante et déportée
Elle était née à Bellevue-la-Montagne, mais elle était très attachée à Allègre où elle avait gardé la maison de sa famille maternelle.
Elle suit sa scolarité primaire à Bellevue, où son grand-père, son père et sa mère avaient été ou étaient instituteurs. Elle fait ses études secondaires au Lycée de jeunes filles de la place Michelet, au Puy (qui deviendra le Lycée Simone Veil), avant d’entreprendre des études d’histoire-géographie à la faculté des Lettres de Lyon.
C’est dans cette ville qu’elle entre en Résistance (comme son père le fait au Puy), en 1941, d’abord et comme souvent, modestement, en distribuant des journaux dans le milieu étudiant. Puis, en 1942, elle entre dans le réseau Charrette, dirigé par Michel Cailleau, neveu du Général de Gaulle ; elle prend le pseudonyme de Marthe et a le grade de sous-lieutenant. Là elle déploie une activité intense et risquée (propagande, fabrication de faux-papiers, renseignement, liaison avec d’autres réseaux, organisation de maquis) qui lui vaut d’être arrêtée le 22 juillet 1943 et internée à Montluc, puis à Fresnes jusqu’à son départ pour l’Allemagne, le 15 août 1944, par le dernier convoi de déportés parti de France.
C’est alors l’internement dans les camps de Ravensbrück (camp de travail), puis de Bergen-Belsen (camp d’extermination), dans des conditions dont elle ne parlait jamais, sauf, en une circonstance, en 1995, au cours d’une conférence que lui avaient demandé de prononcer ses anciennes camarades de lycée.
Libérée par les troupes anglaises, en mai 1945, c’est le retour à Allègre, où elle est accueillie solennellement par la Comité local de Libération et par l’association des anciens prisonniers. Elle pèse 27 kg !
Elle était titulaire de la Médaille de la Résistance française, seconde, et seule décoration créée, après l’ordre de la Libération, pendant la Guerre, par le Général de Gaulle. Elle était également officier de la Légion d’Honneur.
Le conseil municipal a considéré, au moment où les acteurs de cette période disparaissent les uns après les autres, que cette action méritait d’être rappelée aux générations futures et aux habitants d’Allègre où une partie de votre famille a ses origines.
Marcel SABY 1910 (Connangles) – 1986 (Allègre)
Instituteur public, historien local et homme d’engagement
- Instituteur public
Passé par l’Ecole normale, Marcel Saby a fait l’essentiel de sa carrière à Allègre, dans l’enseignement primaire, puis dans l’enseignement agricole, pour terminer sa carrière en tant que professeur de collège (mais dans les locaux de l’ancien Cours complémentaire). Dans sa pédagogie, il fut influencé par les techniques de Célestin Freinet.
Il a laissé un bon souvenir à ses anciens élèves, même si les oreilles de certaines personnes doivent encore s’en souvenir ! Ceux qui appartiennent aux générations les plus anciennes ont tous connus des instituteurs comme Marcel Saby : exigeants, sévères, mais justes.
- Historien local
Il a conduit des recherches historiques pendant plus de 20 ans, aux Archives départementales comme dans les archives municipales et publié, outre de nombreux articles dans L’Almanach de Brioude, en 1976, un ouvrage sur « Allègre et son canton » qui fait toujours référence.
Il avait le souci le souci de retracer l’histoire et la vie au quotidien du peuple et de sortir d’une conception de l’histoire orientée vers une érudition un peu savante, pour ne pas dire aristocratique…
- L’engagement dans la vie de la cité
Prisonnier de guerre et évadé (à la 3e tentative !), Marcel Saby fut, après la Guerre, l’un des principaux responsables de l’Association communale des Anciens prisonniers. C’est à ce titre qu’il organisa l’accueil de Renée Rozier à son retour de déportation.
Responsable associatif, notamment au sein du Sporting-Club d’Allègre et de l’Amicale laïque.
Observateur minutieux de la vie locale (il nous a laissé des carnets d’observations très détaillés sur la vie de la commune),il fut correspondant local du journal « La Tribune » pendant de nombreuses années (là aussi, il a laissé un fonds photographique important).
Responsable de la station météo d’Allègre pendant de plus nombreuses années encore.
Militant politique et syndical.
Grand défenseur de l’école laïque.
Conseiller municipal de 1965 à 1983.
C’était quelqu’un de très apprécié à Allègre, un homme curieux de tout, habité par la passion de comprendre, très ouvert, très attentif à l’autre, spécialement aux jeunes
Il était estimé pour son sens de l’intérêt général, pour sa curiosité intellectuelle et son ouverture d’esprit.
Dans sa vie, Marcel Saby sut se conduire en homme d’honneur.
Le compositeur de « La Madelon » est venu plusieurs fois à Allègre
Camille Robert est né à Paris en 1872, c’est un compositeur et parolier. Il a été entre autre chef d’orchestre de l’Élysée. Mais ce qui a fait son succès est un « tube » de la Grande guerre de 1914-1918. C’est lui qui en effet a composé la musique de la fameuse chanson « Quand Madelon » (ou « La Madelon »).
À l’origine destinée au music-hall et aux concerts de boulevards par le chanteur Charles-Joseph Pasquier, dit Bach, elle a un succès timide au départ. Mais portée par les chansonniers, elle entre dans les garnisons, s’installe dans les régiments… Elle devient la devise, l’hymne des poilus.
Quel rapport avec Allègre ?
Camille Robert y a séjourné à plusieurs reprises, précisément à Allègre où son fils tenait un restaurant. « Ma grand-mère était une excellente cuisinière, nous avait confié Francis Robert, l’arrière-petit-fils de Camille. Ils ont ouvert “La Vieille Auberge”, à Allègre, en 1946 et y sont restés jusque dans les années 54-55 ». La vielle auberge correspond actuellement au 47 rue du Mont Bar.
En savoir plus sur Camille Robert
Les maires d’Allègre depuis 1825 (fusion des communes d’Allègre-ville et de la Foraine d’Allègre)
- Les maires nommés
Claude-Barthélémy GRELLET (1816-1831)
Joseph HARENT, notaire (1831-1836)
J.C. Barthélémy GRELLET, 35 ans, médecin (1836-1844)
Henri PAUL, 38 ans, notaire (1844-1848)
Frédéric LEGAL de NIRANDE, 34 ans, propriétaire (1848-1869)
Emile CHAMPAVERE, ex-notaire (1869-1870)
Jacques CUOQ, 34 ans, notaire (1870-1871)
Edouard HARENT, 46 ans, expert-géomètre (1870-1878)
Alfred GUELLE, 50 ans, médecin (1879-1882)
- Les maires élus
Emmanuel GRELLET de la DEYTE, 32 ans, sous-préfet (1882-1896)
Victor COUDERT, 65 ans, boulanger (1896-1900)
Clodomir CHOSSEGROS, 40 ans, notaire (1900-1919)
Félix GALLAND, 41 ans, médecin, (1919-1929)
René CHOSSEGROS, 30 ans, notaire, puis avocat (1929-1944)
Victor PERRIN, 43 ans, pâtissier (1944-1945)
Marius BORIE, 42 ans, garagiste (1945-1953)
Jean-Baptiste DUCHAMP (1953-1954)
Pierre CHARRETIER, 56 ans, industriel en bois, (1954-1963)
Marius AMPILHAC, 42 ans, entrepreneur de maçonnerie (1963-1977)
Jean CHARRETIER, 55 ans, industriel en bois (1977-1995)
Jean-Luc FRAISSE, 47 ans, directeur d’école d’architecture (1995-2001)
Robert BAYLOT, 56 ans, employé de banque en retraite (2001-2008)
Jean-Luc FRAISSE, 60 ans, enseignant en faculté de droit (2008-2014)
Gilbert MEYSSONNIER, 61 ans (professeur des écoles en retraite (2014-…)
Les conseillers généraux du canton d’Allègre à partir de 1871
Félix GRELLET de la DEYTE, avocat (1871-1877)
Jacques CUOQ, notaire, (1877-1880)
Emmanuel GRELLET de la DEYTE, sous-préfet (1880-1895)
Victor PAGES, distillateur (1895-1937)
Jean-Baptiste ROYON, chef-cantonnier des P&C (1937-1945)
DUCHAMPT Jean-Baptiste (1945-1957)
MARTEL Ernest, paysan (1957-1970)
Marius AMPILHAC, 49 ans, entrepreneur de maçonnerie (1970-1994)
Yves AMPILHAC, 39 ans, industriel en bois (1994-2001)
René ROUVIER, 60 ans, professeur d’enseignement général (2001-2008)
Marie-Agnès PETIT, conseillère en développement rural (2008-…)